#17avril2020 Journée internationale des luttes paysannes

le 17 avril 2020, journée internationale des luttes paysan·ne·s

Le 17 avril 1996, des membres du Mouvement des travailleurs sans terre (MST) ont été abattus par la police militaire de l’État du Pará en toute impunité. Cet incident a choqué le monde entier et a provoqué un ressentiment massif, en particulier dans les communautés rurales. La Via Campesina a répondu par des actions de solidarité et des demandes de justice, mobilisant les communautés paysannes non seulement au Brésil ou en Amérique latine mais dans le monde entier. Nous avons déclaré le 17 avril “Journée internationale des luttes paysannes” afin de garder vivante la résistance paysanne dans la mémoire.

Restez chez vous mais pas en silence en temps de pandémie les paysan·ne·s sont uni·e·s pour nourrir les peuples

“Minimiser les pertes, accroître la solidarité”, déclare la Confédération Paysanne en France

… Nous attendons donc du gouvernement qu’il établisse des mesures de protection prioritaires pour que les paysan.ne.s et l’ensemble des personnes impliquées dans l’alimentation puissent continuer leur travail. Notamment des mesures de garde d’enfant tout en assurant la sécurité des personnes en charge.

Il est en outre important que soit mis en place un recensement de toutes les productions et les producteurs dont les débouchés ont été et vont être touchés par le ralentissement de l’économie, par des difficultés à l’export, l’arrêt de la restauration hors domicile et des cantines scolaires … Ce recensement doit tout d’abord permettre la prise en compte et l’indemnisation de toutes les pertes à la production, et ensuite, il doit aider à réorienter rapidement vers des nouveaux débouchés qui répondent aux besoins du territoire selon un principe de solidarité qui garantit aux paysan.ne.s une rémunération juste en évitant toute spéculation.

La Confédération paysanne s’engage à identifier, classer et faire remonter toutes les problématiques identifiées sur le terrain. Mais il est urgent que les pouvoirs publics s’y impliquent aussi, en assurant le lien entre la production et les besoins en alimentation à l’échelle du pays, cette fois encore selon un principe de solidarité….

La déclaration complète est disponible en français ici

En France toujours, le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) a alerté le gouvernement sur la situation très préoccupante des exploitants familiaux depuis l’épidémie, et appelé à l’ouverture des marchés de vente de produits alimentaires dans les respect des normes sanitaires.

Certains producteurs laitiers commencent à jeter leur production car ils ne sont plus collectés par leur laiterie. Les produits de saison comme les asperges, les fraises, les premières tomates ne sont pas consommées. D’autres exploitants ne peuvent plus vendre sur les marchés de plein vent car les maires interdisent l’accès. Le MODEF lance un cri d’alarme car nos producteurs sont au bout du rouleau et risquent de commettre l’irréparable.

Il est urgent de maintenir l’activité des abattoirs, des laiteries, des salles de découpe, de transformation et de préserver les marchés alimentaires, la vente directe et les livraisons à domicile en respectant les mesures de protection pour lutter contre le COVID-19.

Le MODEF a donné l’exemple et montré qu’on peut ouvrir les marchés tout en assurant la sécurité des producteurs et consommateurs :

Sur le marché de Voltaire à Châteauroux, les producteurs ont pris des décisions d’espacer leur stand de 5 mètres, de mettre du gel hydroalcoolique à l’entrée du marché pour les consommateurs, des espaces éloignés entre les producteurs et les consommateurs. Les producteurs se nettoient les mains à chaque client.

Des paniers paysans ont été offerts au personnel soignant du service du SAMU de l’hôpital Édouard Herriot. La Confédération Paysanne du Rhône est à l’origine de cette initiative en collaboration avec la CGT Santé et le Collectif Jeunes. Fromages, légumes, jus de fruits, confiture, yaourts ou encore savons seront répartis ce jeudi matin à 8h à Mornant avant d’être distribués.

“Au-delà de cette action solidaire, nous continuerons à produire des aliments de qualité pour nourrir toute la population, et nous espérons que cette crise permettra de questionner profondément nos modes de production et d’organisation de la vie sociale”, assure la Confédération Paysanne du Rhône.