Communiqué : Réponse du Collectif Sauve-Terre aux déclarations du Maire

Dans une interview, parue le 5 novembre, le Maire Jean Labour a déclaré à la République des Pyrénées, que « le projet de la Place Royale a été pensé pour le marché hebdomadaire et les festivités emblématiques de Sauveterre (les Médiévales, la Fête de la blonde d’Aquitaine…)». Il est inquiétant de constater que, dans cette déclaration, le maire ignore totalement la protection du patrimoine paysager et sa valeur environnementale et ne met en avant que des événements ponctuels, annuels, qu’il a été possible d’organiser jusqu’à maintenant en présence des arbres patrimoniaux. Quant aux usagers du marché hebdomadaire, qu’ils soient exposants ou habitants, ils sont nombreux à réclamer le maintien des arbres, qui offrent un ombrage indispensable lors d’étés caniculaires comme celui que nous venons de vivre.

En revanche, il souligne que « les travaux de la place sont pour le moment en stand-by. » Nous tenons à repréciser, que cette interruption - si elle a été effectivement décidée par la mairie – n’est en aucun cas lié à nos initiatives pour protéger les platanes centenaires de la Place Royale, ni à la pétition pour leur maintien signée par plus de 750 personnes. Elle est due simplement au vote d’une expertise complémentaire sur l’ensemble des arbres de la place le 25 octobre en conseil municipal. Rappelons que lors de cette séance le Maire n’a pas voulu soumettre au vote le projet de supprimer l’arbre numéro 11. Pour l’abattage de ce platane centenaire en bon état sanitaire les travaux sont loin d’être « en standby ».

Dans la même interview, le maire a refusé de se prononcer sur les dégradations subies par des arbres classés du tertre et le tronçonnage de quatre grandes racines du platane patrimonial en face de l’église, au pied duquel les tranchées ont été depuis rebouchées avec du ciment. L’APQV a reçu une lettre du maître d’œuvre, proposant désormais des modifications si l’entreprise chargée des travaux devait constater la présence de racines importantes. Nous souhaitons que ces ajustements évoqués soient effectuées dès maintenant, étant donné que des tranchées ou des démolitions sont prévues à moins de 2 mètres ou au pied de tous les arbres. Pierre Aversenq, l’expert à qui la mairie avait fait appel, a bien dit qu’il fallait respecter une zone minimale de sécurité de 3 m autour du tronc, si l’on veut éviter de mettre en danger l’ancrage et la santé de ces arbres. Continuer le chantier en l’état revient donc à endommager une grande partie de leurs systèmes racinaires.

Rappelons que la mairie avait en main un diagnostic approfondi de l’ONF depuis juin 2018, dont elle n’avait pas fait état lors du CM du 19 septembre (CM où l’abattage de 9 arbres a failli être voté). Dans ce rapport, l’état de 10 platanes de la Place Royale était considéré comme « satisfaisant », et il n’était émis aucune recommandation les concernant. Pour le onzième, il était simplement demandé un diagnostic approfondi dans l’année (qui n’a pas été fait). Aucun de ces 11 arbres ne faisait l’objet d’une recommandation d’abattage.

Ayant appris l’existence de ce rapport, les élus de l’opposition ont écrit au Maire le 31 octobre pour demander une expertise limitée à trois arbres et le maintien des autres : « On peut se demander pourquoi vous avez commandité une expertise 4 ans après ce diagnostic complet de l’ONF et pourquoi vous avez porté celle-ci à la connaissance des élus juste avant le démarrage des travaux, si ce n’est pour justifier l’abattage en vue du chantier de requalification des places. Étant donné les conclusions de l’ONF, une expertise portant sur le sujet numéro 11 (n°23 pour l’ONF) aurait suffi, » écrivent-ils. D’après nos informations, cette lettre est restée sans réponse jusqu’à ce jour.